jeudi 18 juin 2009

1.1 - TRACER LES DECORS DE VILLE A LA REGLE OU A LA MAIN?

Tout d'abord, un grand merci à vous, je pensais pas que j'avais autant de lecteurs et j'avais peur de ne parler qu'avec moi-même:D

Au final, c'est exactement ce que je voulais, du débat, des discussions, des remises en questions de ma part, je suis conquis :D


Et je suis bien content de voir que je ne fais pas l'unanimité, sinon j'allais prendre la grosse tête :D


Dans cette partie 1.1 je continue de développer (ici grâce à vinsymbol) mon idée (qui se révèle être bien discutable ;) ) , c'est bien, il m'amène à me poser de nouvelles questions sur le sujet!



Paolo River sur Amazing Spiderman

Réponse de vinsymbol:

pas trop d'accord avec ta phrase : je veux dire, quoi de mieux pour faire ressortir ses persos qu'en faisant un décor "lambda". Le décor est assez important même si il est tracé succinctement, il faut des points de repère caractéristiques sinon ça manque de fluidité et de lisibilité. Comme le disais un dessinateur de mes connaissances "le décor est un personnage à part entière"

Je te répondrais que cela va dépendre de ce que tu cherches à faire passer comme message dans ta BD.

Par lambda, je n’entends pas « mis au second plan » mais « code identifiable par tout le monde ».

(C’est vrai que par lambda, y’a un côté « péjoratif » que je ne cherche pas ni n’aime d’ailleurs)


Alors oui je vois bien la question poindre : mais que ce soit à la règle ou à la main, c’est identifiable dans les deux cas !!

Et je suis d’accord !


MAIS en traçant à la main, l'immeuble n’est plus « droit », « froid », on lui donne un côté « organique », voir plus vivant.


A la différence d’un trait encré à la règle, faisable par « tout le monde » (même si après, le placement du trait, la qualité du dessin etc etc etc vont faire toute la différence) ; le trait tracé à la main va être unique.



Paul Pope sur Batman 100

J’ai un peu réétudié les mecs qui me faisaient kiffer et qui encrait leurs buildings à la main. Il s’agit ici de Rivera, Pope, Martin. Dans les 3 cas, ils utilisent le pinceau comme outil principal. Pas ou peu de plume.



Marcos Martin "avant"...

Chose intéressante pour le cas de Marcos Martin, j’ai pu noter deux « périodes », une à la règle, l’autre à la main !



...et après!


Choix de l’auteur ou choix de l’encreur (qui reste le même depuis le début) ça par contre je n'en sais rien, ça vaudrait le coup de demander (je vais essayer de mailer l'encreur!).

EDIT: Marcos Martin s'encre lui-même! Je pensais que c'était Javier Rodriguez (qui dessine sur une série pour les humanos Lolita HR, très joli), mais il agit ici en tant que coloriste!


En tout cas, il ne perd rien en dynamisme !

Et, fait qui contredit totalement ce que je dis depuis le début; il traçait à la règle sur Doctor Strange et Batgirl, et à la main sur Spider-man (alors que, dans l’idée que je me faisais de « chercher une ambiance », j’aurais misé sur les 2 premiers titres)!


Comme quoi, je n’ai pas vraiment la clé du succès ;)


Mais dans ma vision personnelle des choses (et si ça peut guider un peu les gens, pourquoi pas), si on cherche à mettre en valeur une ambiance « forte », je privilégierai le traçage à la main (et probablement l’utilisation du pinceau). Alors que si je cherche de l’action et du dynamisme, j’irai vers du « plus tranché ».


J'ai aussi eu l'avis de Stéphane Roux (avec lequel je ne suis pas entièrement d'accord mouahah) que je mets ici:

Déjà, tout dépend du style, en terme de proportion. Cartoon? Realiste? Semi? Dans le cas du réalisme ou du semi-réalisme, je dirais toujours tracer à la règle, même pour des rues encombrées et cradingues de polars - enfin, juste les parties aux structures rigides, hein? Et ensuite, pour des trucs plus " ambiancés ", tartiner avec de larges traces de noir au pinceau, carrément, eh ouais! pour representer tout ce qui est ombre d'objet. Exemple: volume/ombre des barreaux de fenêtres, ombre des corniches d'immeuble, ombre des gouttières ( dessinées, elles, à la main, sans règle... ) sur les murs. Bref, un mix des deux tesshniques!



Au final, ça rejoins bien ce que vous disiez depuis le début, ça va dépendre de la vision de chacun :P

jeudi 11 juin 2009

1.0 - TRACER LES DECORS DE VILLE A LA REGLE OU A LA MAIN ?

EDIT: Je me suis rendu compte que dans mon engouement, j'avais oublié de préciser que je parlais bien de tracer des traits lors de l'encrage (et non du crayon). Pour moi au crayon, il faut définitivement utiliser la règle (à moins de vouloir créer un truc psychédélique). C'est lors de l'encrage que je me pose la question.


Si je me pose la question de l’utilisation de la règle, c’est bien parce que je me la suis moi-même demandé à un moment pour deux de mes projets.

J’avais finalement opté pour la main, et ça passait très bien.

Sauf que parmi les mecs que j’admire et dont je pense que mon style graphique est « proche » ( il faut bien commencer par un point de repère et ensuite élargir), c’est majoritairement le contraire (Immonen, Oeming, Sprouse).


Mais comme je l’ai dit, je traçais à la main, et ça passait très bien. Sans avoir forcément compris pourquoi (« On s’en fout tant que tu t’éclates » j’entends vinsymbol me crier à l’oreille ;) ).

Le retour de cette question s’est fait avec Cully Hammer sur la mini série Black Lightning Year One (où il officie en tant que dessinateur/encreur). J’étais persuadé, dur comme fer (et avant même d’avoir lu un de ces numéros) qu’il traçait à la règle. Et ben en fait non !

Damn, moi qui pensait avoir compris, que dalle. Alors si c’est l’éclate pour lui tant mieux, mais moi j’aimerai bien comprendre pourquoi quand même ! Et d’autres lectures (Ghost Rider par le frenchy Boschi ; Scalped par RM Guera) continuaient à me démontrer que non, les bâtiments tracés à la règle n’était pas en situation de monopole.

Et dans chaque cas, leur choix de traçage fonctionnent à merveille ! Pas de « eh non ça colle pas avec son style de tracer à la main ».

Alors alors ? La réponse ?

Eh bien, tant que t’éclates, je pense que c’est le plus important.



Hum.

Je dirais (sans que cela soit avéré) que cela correspond à une démarche graphique. A ce que cherche à mettre en avant l’auteur.

Immonen va nous arracher la gueule avec des coups de pieds retournés de Spider-Man et des traits de dynamisme à la règle. Marcos Martin au style très en déliés tracera aussi à la règle.

Le décor n’est ici utilisé qu’au titre d’arrière-plan ; à aider le lecteur à se focaliser sur l’action dans un environnement qu’il connaît.

Alors que pour Boschi ou Guera, il y a une sacrée ambiance qui mise en avant. Le décor fait partie de l’histoire, c’est un élément à part entière. Il y a un léger côté encrage « pâteux » chez Cully Hammer, ça rajoute de l’ambiance à sa mini série, c’est bien encré dans le béton tout ça !

C’est une question d’ambiance. Le tracage à la règle sert à planter un décor alors qu’à la main cela sert à rajouter une atmosphère.

(A noter que Immonen ou Marcos Martin, dans les exemples que j’ai en tête, bosse sur du super-héros, par opposition à Boschi, Guéra, Risso qui bossent sur de l’horreur ou du polar…)

Côté franco belge, Andreas me semble tracer à la main, tout comme Loisel, mais Schuiten trace à la règle, et quel ambiance !

Voilà. En tout cas, c’est la conclusion que j’en ai tiré, qui est très possiblement contestable (et surtout incomplète).

Si je ne vous ai pas dit plus haut à quoi correspondait mes projets, c’est pour ces raisons : le premier se passait dans un Paris futuriste façon Blade Runner, crade, auquel un tracage à la main ne fait qu’aider à mettre en valeur cette ambiance sale, et le deuxième dans une ville imaginaire, créer par mes soins (et celui de Hob, où nous nous étions posés la question). Dans les deux cas, une ambiance à traiter ;)

C’est bon vous pouvez vous réveillez et partir, c’est fini pour ajourd’hui :-)

mardi 2 juin 2009

DU CONSTAT ET DES TRUCS: INTRODUCTION

Je ne me considère pas comme un écrivain, et je n’ai pas la vocation de le devenir.

Il faudra donc m’excuser s’il y aura des tournures de phrases qui vous paraissent lourdingues voir incompréhensible, je vais tâcher de faire au mieux.

Je sais pas pour vous, dessinateurs (et autres scénaristes, qui sait, peut-être qu’un dessinateur vous plaira plus qu’un autre pour des raisons que vous n’expliquez pas), mais moi, je me pose constamment des questions sur le dessin. Ou plus précisément sur la manière de faire un dessin.

Faut-il tracer les buildings à la règle ou à main levée ?

Pour encrer, la plume c’est mieux, ou c’est le pinceau ? Et les stylos feutres, c’est la teuhon ?

Ces questions m’amène donc à certains constats, et ce sont ces constats, divers et variés, dont j’aimerai vous parler.

L’idée c’est juste de vous faire partager mon ressenti (complètement subjectif donc peut-être faux, mes exemples sont rarement légion) et pourquoi pas d’ouvrir à un débat (où je gagnerais parce que je peux effacer les commentaires).

Je cherche aucunement à créer un guide du parfait dessinateur.

Je me baserai évidemment que sur des dessinateurs que j’apprécie, mais mes remarques pourraient s’appliquer à chaque dessinateur si on décide d’étudier un peu son approche graphique.

Je ne vous promets pas une mise à jour hebdomadaire, mais je vais essayer de tenir si ça à jour si je vois qu'il y a un retour.

Pourquoi pas même des constats de votre côté ( je les ajouterai avec plaisir sur mon blog).